I. Un journaliste du Français dans le monde a posé quelques questions à Charles Bremner, correspondant du Times en France. Celui-ci parle des représentations qui modèlent aujourd'hui l'image de la France et de sa capitale: «Au moment du choix de la ville olympique pour 2012 où Londres a été préféré à Paris, j'étais sur la place de l'Hôtel de Ville où avait été installé un écran géant. Les Français ont éprouvé une grande déception, un sentiment d'incompréhension car ils n'étaient pas préparés à la défaite. Tous les journaux français écrivaient que ce serait Paris, sans aucun esprit critique. Les Parisiens avaient pris leurs désirs pour des réalités. Moi-même, j'avais été emporté par l'idée que Paris ne pouvait pas perdre. Cune des plus belles villes du monde qui disposait déjà d'une infrastructure importante, présentait un dossier solide alors que le projet londonien coûtait quatre fois plus cher. Le dossier parisien était idéal, parfait, mais la candidature était moins bien préparée.

II. La France apparaît comme un peu figée dans le passé, inquiète face à l'avenir. La France est très avancée dans certains domaines, mais depuis quelques décennies, elle donne une impression de déclin surtout à cause elu chômage; ce sentiment est multiplié par une attitude défensive, à l'inverse d'un sentiment de toute puissance éprouvée actuellement par l'Angleterre et surtout par l'Amérique.

III. La première fois que je suis venu à Paris, c'était en 1969—70. Paris, c'était encore la vieille France, avec ses vieilles boutiques, les cigarettes Gauloises, les voitures complètement différentes de celles des autres pays. Laville est devenue beaucoup plus moderne, mais elle a gardé une homogénéité que Londres a perdue. Londres a été bombardé et à moitié détruit pendant la guerre, et la reconstruction des années 1960—70 a créé beaucoup de désastres architecturaux. Mais c'est une ville qui bouge, tandis que Paris est un peu figé.

IV. Londres est extrêmement cher. Les prix y sont de 40% environ plus élevés qu'à Paris. Cela tient au fait que la ville attire beaucoup d'étrangers riches et pauvres, parce qu'il est beaucoup plus facile de trotiver du travail en Angleterre qu'en France. Mais Paris redevient plus attractif pour des investisseurs étrangers. Beaucoup de sociétés étrangères s'installent en région parisienne et investissent dans l'économie française.

V. Malgré la concurrence italienne et anglaise, c'est Paris qui domine, grâce à la haute couture et aux grandes marques. La France représente toujours tout ce qui est èhic. Il y a un charme évident gui frappe immédiatement celui qui vient pour la première fois. Paris, c'est une image, c'est la beauté, c'est l'art de vivre. Pour l'agrément de la vie, Paris est sans rival!»